Wednesday 3 July 2013

LA NOUVELLE RECRUE

Tout est possible dans la vie. En nos jours, on n’a plus de foi en miracles. Moi, je crois qu’un miracle, c’est qu’un jeune homme chômeur, qui vient d’une petite ville d’un pays en esclavage, a accédé à la gloire, malgré les préjugés contre ses ancêtres privilégiées dont il porte le nom. De plus, tout ce que je vous décrirais s’est passé pendant la Deuxième Guerre mondiale, une époque terrible où on ne croirait pas que les hommes peuvent s’avancer. C’est l’histoire vraie de ce miracle, ce qu’a changé le cours de la vie de mon grand-père.
Dans les années quarantes, l’Inde était encore sous la domination coloniale de l’Angleterre. Mon grand-père, nommé Kavaseri Krishnaiah Venkateswaran, était un jeune homme qui a fait son bac en sciences humaines. En 1941, c’était assez rare de trouver un citoyen indien si bien éduqué. Malheureusement, à cause d’être de la caste « Brahmin » , la classe élite d’autrefois détestée par la publique émancipée, ce jeune homme bien culte ne pouvait pas trouver un boulot. Son père (mon arrière-grand-père) voulait néanmoins que son fils habite en famille et suive la même profession que son père.  « Je vous obtiendrais le poste d’un haut fonctionnaire, mon fils, reste chez nous » il lui a promis. À cette époque, les familles indiennes traditionnelles étaient toujours les familles communes. Impossible de permettre son fils de partir loin de sa famille ! 
Mais mon grand-père a vu à ses propres yeux la réalité. Les Brahmins ont abusé son passe-droit depuis longtemps et personne ne veut leur donner la moindre occasion de revenir au pouvoir.  Alors, mon grand-père a décidé de ne pas divulguer sa caste aux employées…..
 Il a posé sa candidature pour le poste du collecteur de billets à Trichy, dans la région d’où il vient, la region au sud de l’Inde qui s'appelle Kerala aujourd'hui. Il a reçu bientôt un appel pour l’entretien d'embauche. D’abord, il semblait que tout va bien passer. Mais à la fin, la personne qui faisait passer les entretiens a demandé « quelle est votre caste, Monsieur ? »
Mon grand-père est obligé de lui révéler la vérité.
 « Brahmin ? Sortez, Monsieur ! » L’homme lui a dit d’un ton brusque.

La plupart des gens auraient été découragé par les circonstances difficiles. Mon grand-père, le plus grand optimiste du monde, a visité la grande ville de Bangalore afin de témoigner les célébrations de Noël. Son meilleur ami, Krishna Nayar, voulait y aller aussi afin de s'enrôler dans l'armée britannique. M. Nayar, qui n’a jamais voyagé par train, avait peur de sortir sans support de son ami.
« Ne me laisse pas aller tout seul ! Viens avec moi, s'il te plaît !  »  Il a prié de mon grand-père, son meilleur ami.
À ce temps-ci, les Anglais cherchaient à liguer les peuples des colonies en Asie pour lutter contre les fascistes. L’armée britannique a annoncé qu’il va envoyer les billets de train (aller-retour), qui seront offerts gratuit aux gens qui vont aller s’engager. Mon grand-père a profité de cela. Ainsi, Krishna Nayar a été accompagné à son voyage à Bangalore par son ami.
Les amis passaient l’examen, tous les deux et ils en avaient réussi. Quand ils sont invités à rejoindre l’armée, mon grand-père hésitait. Krishna Nayar suppliait mon grand-père de s’enrôler. On croit que la pression des pairs est un phénomène moderne. Pas tout à fait ! 75 ans avant, mon grand-père partait à Bangalore pour soutenir un ami et  il a été convaincu par son ami de devenir un bleu pour l’armée britannique à l’ère dangereuse de la Deuxième Guerre mondiale !  Comme un ado d’aujourd’hui, il a menti à son père afin de le faire.
L’aventure qui a fait traverser mon grand-père autour de l’Asie est ainsi  commencé.  À l’époque, c’était normal de passer toute la vie en même endroit. Mais le destin a emmené mon grand-père de l’autre côté du continent. C’était peut-être la force majeure de son optimisme qui a fait réaliser ses rêves des grandes aventures et de lui donner au même temps ce qu’il cherchait – un boulot.

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