Tout est possible dans la vie. En nos jours, on n’a plus
de foi en miracles. Moi, je crois qu’un miracle, c’est qu’un jeune homme
chômeur, qui vient d’une petite ville d’un pays en esclavage, a accédé à la
gloire, malgré les préjugés contre ses ancêtres privilégiées dont il porte le
nom. De plus, tout ce que je vous décrirais s’est passé pendant la Deuxième Guerre
mondiale, une époque terrible où on ne croirait pas que les hommes peuvent
s’avancer. C’est l’histoire vraie de ce miracle, ce qu’a changé le cours de la
vie de mon grand-père.
Dans les années quarantes, l’Inde était encore sous la
domination coloniale de l’Angleterre. Mon grand-père, nommé Kavaseri
Krishnaiah Venkateswaran, était un jeune homme qui a fait son bac en
sciences humaines. En 1941, c’était assez rare de trouver un citoyen indien si
bien éduqué. Malheureusement, à cause d’être de la caste « Brahmin » , la classe élite
d’autrefois détestée par la publique émancipée, ce jeune homme bien culte ne
pouvait pas trouver un boulot. Son père (mon arrière-grand-père) voulait néanmoins
que son fils habite en famille et suive la même profession que son père. « Je vous obtiendrais le poste d’un haut
fonctionnaire, mon fils, reste chez nous » il lui a promis. À cette époque,
les familles indiennes traditionnelles étaient toujours les familles communes. Impossible
de permettre son fils de partir loin de sa famille !
Mais mon grand-père a vu à ses propres yeux la réalité.
Les Brahmins ont abusé son passe-droit depuis longtemps et personne ne veut
leur donner la moindre occasion de revenir au pouvoir. Alors, mon grand-père a décidé de ne pas
divulguer sa caste aux employées…..
Il a posé sa
candidature pour le poste du collecteur de billets à Trichy, dans
la région d’où il vient, la region au sud de l’Inde qui s'appelle Kerala aujourd'hui. Il a reçu bientôt un appel
pour l’entretien d'embauche. D’abord, il semblait que tout va bien passer. Mais
à la fin, la personne qui faisait passer les entretiens a demandé « quelle
est votre caste, Monsieur ? »
Mon grand-père est obligé de lui révéler la vérité.
« Brahmin ? Sortez,
Monsieur ! » L’homme lui a dit d’un ton brusque.
La plupart des gens auraient été découragé par les circonstances
difficiles. Mon grand-père, le plus grand optimiste du monde, a visité la grande
ville de Bangalore afin de témoigner les célébrations de Noël. Son meilleur ami, Krishna Nayar, voulait y aller aussi afin de s'enrôler dans l'armée britannique.
M. Nayar, qui n’a jamais voyagé par train, avait peur de sortir sans support de
son ami.
« Ne me laisse pas aller tout seul ! Viens avec moi, s'il te plaît ! » Il a prié
de mon grand-père, son meilleur ami.
À ce temps-ci, les Anglais cherchaient à liguer les
peuples des colonies en Asie pour lutter contre les fascistes. L’armée
britannique a annoncé qu’il va envoyer les billets de train (aller-retour), qui
seront offerts gratuit aux gens qui vont aller s’engager. Mon grand-père a
profité de cela. Ainsi, Krishna Nayar a été accompagné à son voyage à Bangalore par son ami.
Les amis passaient l’examen, tous les deux et ils en avaient
réussi. Quand ils sont invités à rejoindre l’armée, mon grand-père hésitait.
Krishna Nayar suppliait mon grand-père de s’enrôler. On croit que la pression
des pairs est un phénomène moderne. Pas tout à fait ! 75 ans avant, mon
grand-père partait à Bangalore pour soutenir un ami et il a
été convaincu par son ami de devenir un bleu pour l’armée britannique à l’ère
dangereuse de la Deuxième Guerre mondiale ! Comme un ado d’aujourd’hui, il a menti à son
père afin de le faire.
L’aventure qui a fait traverser mon grand-père autour de l’Asie
est ainsi commencé. À l’époque, c’était normal de passer toute la vie
en même endroit. Mais le destin a emmené mon grand-père de l’autre côté du
continent. C’était peut-être la force majeure de son optimisme qui a fait
réaliser ses rêves des grandes aventures et de lui donner au même temps ce qu’il
cherchait – un boulot.
To read this blog post in English, please visit :